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Kuunatic et Oki : puiser dans le passé pour enrichir le présent

Le 10 novembre 2022 — par Trempo

Avec quelques très rares dates en Europe, la venue du trio psyché rock Kuunatic et du live band dub mené par Oki à Trempo vendredi 18 novembre prochain est un véritable événement. À quelques jours du concert, on a posé trois questions à ces formations, qui puisent dans le passé bien plus que de simples influences musicales.

Vous avez tous et toutes grandi au Japon, dans des régions aux identités culturelles fortes et très différentes. Quel impact ça a eu sur vous ?

Kuunatic : Fumie (claviers, chant) est de Tohoku au nord-est de l’île, où elle a appris la musique traditionnelle locale nommée Kagura*. Ça fait encore partie d’elle aujourd’hui car le type de flûte dont elle joue au sein du groupe est issu des troupes Kagura*. Yuko (batterie, chant) a grandi dans la région nord de Kanto. Elle sortait avec des ami·es qui jouaient de la musique hardcore, ce qui l’a naturellement amenée à voir de nombreux groupes locaux qui proposaient ce style musical. Quant à Shoko (basse, chant), elle a été élevée à Tokyo par des parents musicien·nes professionnel·les de musique classique. Elle a donc été bercée par de la musique baroque.

Oki : Je suis d’origine Aïnou, une ethnie différente du reste du Japon. Les aïnous occupaient une large région allant des Kouriles et de Sakhaline à Hokkaido, l’île la plus septentrionale du Japon actuel. J’ai donc un profil qui diffère un peu des japonais·es du reste de l’archipel. La culture aïnou dans son ensemble a été discriminée et dévalorisée (et elle continue de l’être sur de nombreux aspects). La colonisation d’Hokkaido au 19e siècle et la récente modernisation ont effacé de larges pans de cette culture traditionnelle et orale. J’ai moi même longtemps ignoré être aïnou. Ma mère me l’ayant caché, il n’y avait donc aucune musique aïnou chez moi. J’ai grandi comme un japonais, un peu effrayé par les visages des compositeur·rices classiques comme Beethoven accrochés dans la salle de classe. Jusqu’à ce que le rock me saisisse à mon adolescence.

Quel type de musique défendez-vous aujourd’hui ?

Kuunatic : Une musique mythique et rituelle avec comme notions principales le synchronisme, la simultanéité et le sens de l’unité.

Oki : La musique issue du passé. Ce qu’ont fait nos ancêtres et plus proches encore, nos illustres prédécesseurs. Ces musiques nous transmettent quelque chose d’essentiel, nous inspirent et nous façonnent.

Qu’est-ce qui explique cette évolution entre influences et aspirations musicales ?

Kuunatic : De base, on dispose d’expériences et cultures musicales différentes mais on est toutes les trois touchées par la fantaisie et le mythe, d’autant plus que nous vénérons toutes les trois la lune et ses symboles. Notre esthétique musicale est donc aujourd’hui le résultat naturel issu du mélange de tout ce que nous avons ancré en nous. Le tout est en expansion perpétuelle.

Oki : Lorsque j’ai découvert mes origines, j’ai vu cela comme quelque chose de positif, comme une rencontre. Mais c’est en écoutant du reggae et le message que cette musique délivre (« back to the roots » retour aux racines) que m’est apparue l’évidence du tonkori et la nécessité de m’en emparer et d’en faire mon instrument d’expression. Il s’agit d’un instrument à cordes, propre aux aïnous, qui avait pratiquement disparu dans les années 70. Il représente la connexion unique à notre culture et notre monde. J’ai choisi de l’adapter à notre époque en y ajoutant des sonorités électriques et en l’adaptant aux exigences des scènes actuelles afin de le partager avec le monde entier.

*Kagura : danse théâtrale issue de rites artistiques shintoïste.

Vendredi 18 novembre
Kuunatic + Oki
20h30 · Entrée gratuite
Plus d’infos


Photos © Kuunatic / OKI

Vendredi 18 novembre 2022
Kuunatic + OKI (Concerts)
Trempo, le club
20h30, entrée gratuite
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